La communauté de Lyon Positif a répondu présent en nombre à notre invitation
Rire pour se rappeler, réaliser et se ressourcer ! Rire pour partager, dédramatiser et parfois déculpabiliser. C’est ce que nous avons pu faire tous ensemble ce mercredi 15 mai lors de notre soirée spéciale “POSITIV IN LYON” : “La planète, peut-elle encore nous faire rire ?”. Et c’est bien ce que l’on voit en premier sur ces magnifiques photos prises par Eva-Sarah Godard : vos éclats de rire autant que le sourire dans les yeux.
L’humour : rituel collectif au service d’une cause
Dans un monde stressant, aux évolutions complexes et à l’avenir incertain, les citoyennes et citoyens que nous sommes, cherchons de plus en plus les moyens de nous divertir et d’échapper même provisoirement à l’information anxiogène qui envahit médias et réseaux. Pas une émission aujourd’hui, pas une soirée, pas une salle qui ne soit désormais dédiée à l’humour sous toutes ses formes, particulièrement au stand-up qui laisse sa chance à chacune et chacun de monter sur scène pour délivrer son message.
Une vocation qui remonte à loin pour Rafaella Scheer, plus de 10 années d’improvisation au compteur avant de se lancer via sa rencontre avec le GreenWashing Comedy Club, dans le stand-up environnemental. Un temps long, qui lui a permis d’affiner ses propos, tout en travaillant ses contenus et de poser les fondations d’un discours sérieux et responsable qu’elle menait de front dans son activité professionnelle au sein d’un service RSE d’une grande entreprise.
Rire de tout y compris de soi, rire de l’autre par définition différent, des sujets les plus graves qui nous concernent toutes et tous. Les spectacles d’humour servent donc de “soupape de décompression”, permettant d’aborder des sujets sensibles ou controversés de manière plus accessible et moins angoissante. Une manière de prendre un peu par surprise le public en l’amenant doucement là où il n’avait pas prévu d’aller.
Comme l’évoquait Nicolas Meyrieux dans son spectacle, alors que ce “rocher devant nous” continue de se profiler à l’horizon, les approches pour traiter le dérèglement climatique et la perte de biodiversité doivent se diversifier. Documentaires, pièces de théâtre, conférences, livres, réseaux sociaux, prises de parole, spectacles… Tous les moyens sont bons désormais pour faire passer LE message.
Rire, c’est aussi bon pour la planète
L’humour est en effet l’expression de la culture populaire et l’impertinent reflet des préoccupations, valeurs et tendances de la société et de l’époque. Même l’ADEME (a priori, peut encline à la légèreté) a réalisé une étude sur « l’utilisation de l’humour au service du développement durable. » Des résultats qui démontrent une fois de plus que cette pratique permet de rendre accessible ce sujet, en y mettant des éléments de vulgarisation scientifique et permet de faire adhérer plus facilement.
Les comédiens abordant très souvent des sujets d’actualité, des stéréotypes culturels ou des expériences personnelles qui résonnent avec leur public, la présence croissante de l’écologie dans les spectacles d’humour reflète bien ce changement de sensibilité et de préoccupations. Et la présence massive de l’humour entretient l’effet de loupe sur le phénomène et permet une diffusion massive des contenus.
C’est particulièrement vrai avec les jeunes générations, elles aussi particulièrement préoccupées par les problèmes environnementaux et qui cherchent des moyens créatifs pour sensibiliser à ces enjeux et dépasser ce sentiment d’impuissance ou d’écoanxiété qu’ils sont nombreux à connaître.
Les médias doivent aussi prendre leur part
À l’instar du média parodique Malheurs actuels, qui « parle des malheurs liés à la crise climatique et l’érosion de la biodiversité grâce au rire » ou du fameux site Le Gorafi, Lyon Positif est convaincu que l’on peut aborder les choses sérieuses, sérieusement, mais sans se prendre au sérieux et que le rire rassemble largement.
En utilisant l’humour pour aborder des sujets écologiques d’ampleur, la communauté engagée autour de la protection de l’environnement peut s’emparer de ces incohérences qui nous entourent et désamorcer ses propres émotions négatives en offrant une perspective plus légère et en encourageant une réflexion constructive plutôt que des reproches.
Ainsi, selon le media Youmatter, Média et climat : « 5 % des Français estiment aujourd’hui que les médias manquent de rigueur et de pédagogie dans leur traitement de ces enjeux ». Pourtant, comme le rappel, le dernier rapport du GIEC, dans son rapport d’évaluation du groupe 3, “la couverture médiatique [du changement climatique] peut avoir des conséquences considérables sur les processus politiques”.
Les médias ont à la fois le pouvoir d’informer et celui de sensibiliser le public sur les enjeux environnementaux et sociaux. Grâce à leur pouvoir de diffusions, ils peuvent également mettre en lumière les problématiques et les défis auxquels nous sommes confrontés, ainsi que les solutions possibles qui existent pour y remédier. Ils ont enfin un rôle de vulgarisation pour aborder des sujets et thématiques qui peuvent être techniques.
Dans cet écosystème d’engagement et de récit, les médias ancrés dans le territoire ont un rôle spécifique à jouer. C’est ce qu’est venu nous rappeler aussi lors du podcast “Demain.”, Martin Durigneux, à travers les contenus et articles de son média Agir à Lyon. Une ligne éditoriale que nous partageons évidemment chez Lyon Positif. À la fois sur le rôle et la puissance des histoires qui inspirent et permettent de passer à l’action comme sur la nécessité de « rendre visible l’essentiel » en offrant une perspective à la fois positive et inspirante sur le monde.
Si l’humour était bien notre arme ce soir-là, dans un grand moment de communion populaire et d’engagement citoyen, alors maintenant nous pouvons faire place à l’action, ensemble !