En cette journée mondiale (le 28 mai) consacrée à l’hygiène menstruelle, la métropole de Lyon a annoncé qu’elle allait entamer, dès la semaine prochaine, l’installation de distributeurs de protections hygiéniques dans l’ensemble des 115 collèges dont elle a la charge sur le territoire. Une mesure qui vise à lever les tabous autour des menstruations, à offrir plus d’autonomie aux jeunes filles et à sensibiliser tout en luttant contre la précarité menstruelle.
Une charge mentale en moins pour les jeunes filles
En France, en 2023, près de 4 millions de personnes ont des difficultés à se procurer des protections périodiques, dont un tiers (33 %) sont des étudiantes. Face à ce constat, la métropole de Lyon étend son expérimentation, lancée en novembre 2022, à l’ensemble des collèges de son territoire pour “rendre aux jeunes filles leur dignité et leurs indépendances” déclare Michèle Picard,(vice-présidente chargée de la lutte contre les discriminations et de l’égalité femmes/hommes) en leur fournissant un accès gratuit, pérenne et sans substances chimiques à des protections hygiéniques. Un coût total (installation et ressort) qui revient à 272 000 euros depuis la mise en place de l’expérimentation en 2022 à 2026.
Pour libérer la parole autour des règles, un guide de sensibilisation sera distribué, et une exposition intitulée « Et si les hommes avaient leurs règles ? » sera proposée à l’ensemble des collégien.ne.s. Réalisée par Camille Besse et Eric La Blanche, cette exposition aborde le sujet de manière humoristique et pédagogique, soulignant les incohérences qui exacerbent les inégalités entre les femmes et les hommes : “On le sait, si les hommes avaient leurs règles, ils en auraient fait un objet de pouvoir et de visibilité…” exprime Michèle Picard.
Une journée marquant également la fin de la collecte métropolitaine de protections périodiques, laquelle avait rassemblé environ 40 000 dispositifs menstruels en 2023, redistribués ensuite aux femmes en situation de précarité. Il est encore possible de contribuer jusqu’à ce soir en déposant vos dons dans les divers points de collecte.
“On ne se rend pas compte de la charge mentale que les règles représentent pour une jeune fille encore dans l’enfance et de la honte qu’elle peut ressentir “
Michèle Picard, vice-présidente chargée de la lutte contre les discriminations et de l’égalité femmes/hommes