Le 7 Février, la mairie du 1er arrondissement, en lien avec la Métropole de Lyon a organisé une conférence en présence de Joseph Garrigue, lors d’une des escales de son périple pour dénoncer l’utilisation des pesticides et alerter sur la disparition de la biodiversité.
Une belle occasion pour le grand public et les acteurs engagés sur ces sujets d’échanger avec celui qui est devenu, un peu malgré lui, une des figures de la défense de la biodiversité et de la lutte contre les pesticides.
Joseph Garrigue, 60 ans, est un jeune retraité. Pendant 31 ans, il a été le conservateur de la Réserve Naturelle Nationale de la forêt de Massane (Pyrénées orientales), une des plus anciennes “continuités forestières françaises” non exploitées depuis plus de 150 ans et classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Une forêt, “sa” forêt, qu’il a vue doucement dépérir au fur et à mesure des analyses réalisées régulièrement qui montraient toutes l’alarmante augmentation du taux de métaux lourds, arrivés à des seuils équivalents à ceux de certains sols industriels de Perpignan.
Alors il s’est mis en marche le 13 janvier, depuis Argelès-sur-Mer, pour Paris et plus exactement le Muséum d’histoire naturelle, considéré comme le temple de la biodiversité. Une marche symbolique et médiatique pour raconter à qui veut l’entendre l’impact irrémédiable des pollutions causées par les pesticides, notamment sur la disparition de nombreuses espèces de “volants”, papillons, abeilles, mouches qui sont pourtant des acteurs essentiels à la survie des écosystèmes naturels
Chaque jour, avec sa compagne Françoise, ils parcourent ensemble une trentaine de kilomètres à pied en transportant leurs affaires dans une carriole accrochée à un vélo, et s’arrêtant chez l’habitant, dans des mairies, à la rencontre des militants associatifs comme des citoyens, pour rappeler simplement “qu’on ne peut pas sans rien faire, continuer de s’empoisonner collectivement”. Un périple comme une aventure, une pulsion de vie.
“Cette pulsion de vie est quand même partagée par l’essentiel de la population, personne n’a envie de bouffer des pesticides, personne n’a envie qu’on empoisonne la terre, il est temps de changer de paradigme là-dessus”
Joseph Garrigue, ex conservateur de la réserve naturelle de la forêt de Massane