Le biopic « L’Abbé Pierre – Une vie de combats » de Frédéric Tellier a fait son entrée dans les salles de cinéma en ce début de mois de décembre et connaît un vrai et mérité succès public. L’occasion pour Lyon Positif de saluer la mémoire de ce célèbre Lyonnais et de rappeler à l’approche des rigueurs de l’hiver son combat et son message de solidarité et d’amour du prochain.
Une personnalité lyonnaise encensée par les Français
L’Abbé Pierre, que l’on appelait “ la voix des sans voix “, a été élu 17 fois personnalité préférée des Français dans le Top 50 du Journal du dimanche avant de demander à être retiré de ce classement en 2003 pour mettre en lumière d’autres, plus jeunes que lui, en rappelant aussi que cet honneur était à la fois ” une arme et une croix “.
Cette figure de l’engagement, combattant de l’indifférence, fait également partie, depuis 2007 du mur peint préféré des Lyonnais : “ La Fresque des Lyonnais “. Située rue de la Martinière, cette fresque de 800 m² , véritable galerie à ciel ouvert est un point de passage incontournable de tout visiteur qui peut y découvrir 24 personnages historiques de la ville ( retraçant près de 2000 ans d’histoire ) mais également 6 personnages contemporains, au rez-de-chaussée qui semblent ainsi dialoguer avec les passants et en être les ambassadeurs.
L’engagement comme fil rouge de sa vie
Véritable fierté de la Ville, L’abbé Pierre de son nom de naissance, Henry Grouès, est effectivement né à Lyon le 5 août 1912 et a grandi dans une famille bourgeoise aisée dans les pentes de la Croix-Rousse. Très tôt, le jeune Henry comprend que son origine sociale est une chance autant qu’une forme d’injustice initiale et décide que sa condition sociale lui donne une responsabilité envers les plus démunis. Il choisit de se consacrer à Dieu, renonce à sa part du patrimoine familial et devient frère Philipe au sein des Capucins. Cependant, en dépit de son engagement et de sa foi, le religieux est contraint de quitter les ordres, du fait de sa santé fragile. L’arrivée de la guerre marque un tournant dans ses actions et scelle son destin. Sous le nom de Père Philippe, il apporte son aide à la résistance du Vercors et aux Juifs, mais pour échapper à la Gestapo, il revient à Lyon et adopte pour toujours le nom religieux « L’Abbé Pierre », grâce à la plume de sa plus fidèle amie, Lucy Coutaz, une sœur miraculée et femme de l’ombre.
Témoin des horreurs de la guerre, il se donne pour mission de sortir de la misère “ tous ceux qui crèvent de faim “ en transformant un lieu abandonné en auberge. En 1949, le tout premier centre Emmaüs à Neuilly-Plaisance est construit aux profits des plus précaires, créant une communauté de compagnons qui n’a cessé de grandir et de faire résonner son credo : « Une maison pour ceux qui n’ont plus rien à espérer ».
La victoire de l’amour
Ce film bouleversant et épique, authentique et magnifiquement interprété par Benjamin Lavernhe, retrace la vie d’un homme qui s’est battu pendant plus de 94 ans contre la pauvreté et pour l’amour. Moine, résistant, figure médiatique, député à l’Assemblée nationale, son engagement solidaire n’a jamais cessé et se poursuit après sa mort, puisque la première pierre posée à donné naissance à plus de 425 autres Emmaüs construits à travers le monde.
L’abbé Pierre, « l’insurgé de dieu » demeure une source d’inspiration pour les Lyonnais et pour le monde entier. Il est un rappel à notre conscience lorsque comme tout à chacun nous sommes tentés pas l’indifférence ou l’acceptation fataliste de l’injustice et de la pauvreté. Il est un appel éternel à la puissance de l’amour et nous redit qu’une main tendue et un sourire peuvent changer le cours d’une vie.
” Je ne suis pas venu vous demander de l’argent, non, beaucoup plus, mobilisez vous pour l’amour ! “
L’abbé Pierre, co-fondateur du mouvement