Vendredi dernier, à l’UGC Confluence, plus de 150 personnes sont venues assister à l’avant-première du premier épisode de la série « L’Art de (ré)Apprendre”. Une série documentaire-fiction portée à la fois par Black Road Production et l’association Semeurs de talents qui aborde de nombreux sujets sociétaux : les métiers en tension, insertion, inclusion, l’apprentissage et la revalorisation des métiers du BTP. En tant que partenaire média de la série, on vous refait vivre ce moment.
Une série ambitieuse
L’association Semeurs de talents veut porter « L’Art de (ré)Apprendre » à la télévision. Cette série documentaire-fiction se positionne comme la vitrine de l’apprentissage dans les métiers du BTP, arborant un concept jamais encore créé qui pourrait hisser Lyon sur le devant de la scène. En 7 épisodes de 26 minutes, on suit Stéphane, un assureur, qui au bout d’une vingtaine d’années de métier, décide de se reconvertir dans le BTP : la plomberie.
En manque de contact et de sens, il décide de tout plaquer, intègre une formation de CAP plomberie et partage le quotidien d’apprentis. Tous plus jeunes que lui et pour la plupart avec des parcours de vie forts, le choc est garanti.
Une fiction documentaire, c’est quoi ?
Après un travail de recherche, de repérage, de rencontres, d’immersion et d’interviews pendant plus d’un an, les auteurs ( William Faivre et Quentin Lhériter) ont écrit cette série en mêlant fiction et documentaire.
Fiction, car le personnage de Stéphane ( Grégoire Le Du ) à été créé après une quarantaine d’interviews de personnes s’étant reconverti dans un métier manuel. L’intention est de recréer les situations du quotidien que peuvent revivre les personnes en reconversions : les doutes, les joies et les difficultés rencontrées. On découvre, notamment des scènes où Stéphane annonce à ses amis ( Mathieu Duboclard et Esther Gaumont) sa reconversion, ses séances de travail à la maison, les discussions avec sa femme en rentrant le soir etc. En créant ce personnage, Stéphane est ainsi le prisme de cette série, à travers lui on découvre la réalité du terrain, de l’école et de tout ce qui fait l’apprentissage aujourd’hui.
Documentaire car les équipes suivent pendant une année scolaire le quotidien des élèves du CFA, de la rentrée jusqu’à l’obtention du CAP. Il y a un réel travail journalistique de suivi, d’interviews. Non seulement la série ne travestit pas la réalité mais c’est par les questionnements de Stéphane, qu’elle mène son enquête sur l’apprentissage et la reconversion, en allant interviewer des acteurs du secteur comme la fédération du BTP, Pôle emploi, la Métropole de Lyon, la région AURA, des chercheurs etc.
Un fort impact sociétal et local
Selon une étude menée par l’observatoire de Pôle emploi Auvergne-Rhône-Alpes en 2021, la région Auvergne-Rhône-Alpes figure parmi les 5 régions où près de 80% des entreprises du BTP anticipent des difficultés de recrutement, avec plus de 427 000 entreprises spécialisées dans la plomberie. Le choix du format de cette série fiction-documentaire n’a donc pas été fait au hasard. L’objectif est de mettre en lumière l’importance d’une politique d’inclusion, d’apprentissage et de formation en tant que solution à la crise de l’emploi. Samuel Kohen, président de l’association Semeurs de talents le répète : « il est essentiel de valoriser les métiers du BTP, de montrer ce qui n’est pas toujours visible et finalement lever les préjugés ».
Les jeunes, au coeur du CFA « Sabextra » sont en majorité des profils dit « fragiles » : Jeunes issus de Quartier Politique de la Ville, Mineurs Non Accompagnés, migrants etc. La formation est pour tous une occasion de se réaliser un avenir dans le milieu du BTP. L’entreprise est là pour leur apprendre le savoi- être, le savoir faire mais également pour les accompagner dans leur vie. Une vision de l’inclusion et de l’insertion mis en avant comme une solution à des problématiques actuelles dans cette série.
C’est quoi la suite ?
Les producteurs sont encore en négociation avec des chaines de la TNT pour une diffusion à la rentrée scolaire 2024. L’équipe a présenté le premier épisode et il reste 8 mois de tournage et de montage pour que la série puisse voir le jour. Mais pour continuer sereinement, il faut davantage de financement. En effet, même si la production a réussi à réunir de quoi lancer le projet, c’est une course aux financements car l’objectif est certes de récolter les 400 000 euros nécéssaires au projet, mais surtout d’avoir tous les mois les moyens de produire un nouvel épisode.
Pour continuer à faire vivre la série toute l’année, l’association Semeurs de Talents propose d’intervenir avec le réalisateur, l’équipe de production, les jeunes et le premiers épisode lors de conférences, d’événement d’entreprises pour échanger autour des questions de marque employeur, d’inclusion, d’insertion et de formation.
Ce qu’il faut retenir
- Une série à visée nationale
- Une série qui répond à des enjeux de
société : crise de l’emploi, inclusion, formation - Un format documentaire-fiction ancrée dans le réel.
- Une série qui a pour objectif de devenir la série officielle des World Skills Lyon 2024