Pour que l’amour triomphe toujours

29/03/2024 -- paru surLyon Positif

L’amour est et demeure le thème universel de la création artistique. Joyeuse, triste, différente ou tragique, la relation amoureuse fascine les auteurs depuis la nuit des temps. Miroir moderne et universel de nos âmes, le cinéma explore cette veine dramaturgique sous toutes ces formes pour aller titiller au fond de nous l’espoir secret d’un amour idéal qui durerait toujours et triompherait de tout. C’est aussi j’imagine ce que se souhaite Athina Gendry cette jeune autrice et réalisatrice Lyonnaise engagée (que nous suivons sur Lyon Positif depuis le début). Elle prépare aujourd’hui un nouveau moyen métrage sur le fil intime de ce que deviennent nos relations de vacances. Elle se prépare à partir dans quelques semaines à Leipzig (ville par ailleurs jumelée avec Lyon) avec une équipe technique et artistique aussi motivée et enthousiaste qu’elle. Pour son tournage express de 10 jours, elle a lancé une campagne de crowdfunding que nous relayons avec plaisir.

Une génération en mouvement

Athina fait en quelque sorte partie de la communauté de Lyon Positif depuis le début. Nous l’avions interviewée il y a presque 3 ans alors qu’elle finissait son master à l’ENS dédié à la représentation des minorités de genre et sexuelles au cinéma.

Elle nous avait présenté aussi son court-métrage du moment “Bonsoir” qui déjà parlait d’amour et interrogeait le temps de la première rencontre. Simple et universel, son scénario racontait les premiers pas d’un amour naissant entre deux femmes.

Elle en profitait alors pour explorer et illustrer sa thèse autour des représentations : « la représentation des amours lesbiens au cinéma tourne toujours autour de deux axes. Violente, d’une part, lorsqu’une troisième personne découvre le secret de deux femmes, fétichiste d’autre part pour satisfaire un besoin de voyeurisme. Dans les deux cas, ces images sont destinées à un public hétérosexuel dans une démarche de fantasmes à assouvir ou de démarches moralistes ».

On l’avait retrouvée 1 an après dans un touchant portrait réalisé sous la plume de Céline Guarneri qui disait également d’elle qu’elle était le visage de l’énergie d’entreprendre, avec sa pétillance en bandoulière. Une passeuse de positivité pour encourager chacune et chacun à être soi.

L’art et la création comme moyen d’expression politique et sociétal

Je l’ai revue avec plaisir aujourd’hui pour qu’elle me parle de son nouveau projet et l’ai retrouvé comme elle est : nature, essoufflée mais joyeuse de courir partout, curieuse et enthousiaste de tout ce qui se présente. Une incarnation en mouvement d’une génération très engagée, qui par la création artistique met en images et en mot ce à quoi elle croit et ce à quoi elle tient. Même si ce n’est pas simple tous les jours, même si les causes qu’elle défend avancent encore lentement.

Comme beaucoup de cette « jeune génération » elle déborde d’idées, d’énergie, d’envies même si la précarité, l’incertitude du lendemain, les faibles ressources tirées de toutes ses productions ne permettent pas la sérénité. Alors elle pige pour des journaux (notamment hétéroclites hélas disparu récemment) travaille dans des bars ou fait des remplacements comme prof de français.

En parallèle et presque dans une double vie, elle écrit, elle filme, prépare et enregistre des podcasts, donne des conférences. À chaque instant dans sa vie quotidienne, elle pense et imagine le moyen le plus opportun de faire le récit ce qui lui semble essentiel. Elle pose dans ses créations des questions fortes sur tous les sujets de société qui suffisent généralement à faire partir en vrille le moindre repas de famille à : laïcité, fin de vie, immigration, identité de genre, l’émancipation des femmes par le sport…

Un nouveau projet Franco-Allemand à accompagner.

Athina part bientôt à Leipzig, ville qui depuis 1960 fait d’ailleurs partie des 9 villes jumelées avec Lyon, pour tourner son prochain moyen métrage. Elle part, enfin, elle devait partir.

Elle avait en effet trouvé un soutien d’une organisation officielle lui permettant de monter ce moyen métrage auquel elle tient particulièrement. D’obscures raisons administratives en ont abruptement décidé autrement “Qu’à cela ne tienne”. Elle emmène avec elle une troupe passionnée, bénévole et réduite du fait des contingences budgétaires et pour un tournage express. Mais elle part.

Elle a lancé comme une bouteille à la mer, une campagne de soutien pour aller au bout de sa passion et de ses récits. Pour que justement l’amour triomphe de tout.

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